Christian Gattinoni | voices

Des éléments sculpturaux scénographient l’espace pour une performance à imaginer. Dans le champs des arts vivants nombreux sont les créateurs qui construisent des théâtres d’objets, où les éléments scénographiques ne sont pas seulement accessoires mais partie prenante. Iris Dittler fait partie de cette génération formée en école d’art et qui associe dans ses productions performance et arts plastiques. Son art, de fait, est aussi tactile que visuel. Ses installations constituent moins un chantier qu’un work in progress où une chorégraphie devient potentielle. Comme l’écrivait Daniel Dobbels « Aucune des pièces que crée Iris Dittler n’existera définitivement ou passagèrement sans avoir reçu, en quelque sorte l’aval heureux du corps, corps ayant lui-même fait l’expérience de sa plasticité. » Ainsi elle a conçu sa “green room” comme une pièce intermédiaire entre coulisse et plateau, le lieu d’une insomnie. Dans un tel lieu toute action humaine ou artistique est à réinventer. Quant à l’installation interdisciplinaire « Signaux du dessous de la source » elle s’affirme spatialement entre performance et art visuel ouvrant un espace à partager entre public et performers qui oblige les corps à rester en alerte permanente. Dans sa mainmise sur l’espace elle sait réorienter ses matériaux pour répondre à toutes les situations qui bouleversent leur sens, pour ce faire elle crée ce néologisme de « séismographe » qui pourrait servir de définition à l’ensemble de son oeuvre.
 

Christian Gattinoni
pour Jeune Création 2013